Le nouveau HYPE d’être nomade ou expat

Écrit par

Vicky Paquette

Depuis quelques années, je vois souvent les gens utiliser les mots “digital nomade”… On se proclame nomade sur les réseaux sociaux, dans la bio de notre compte Instagram, mais qu’est-ce que ça veut dire, exactement? Qu’est-ce que ça signifie vraiment d’être nomade ou expat? J’ai tendance à croire que ces termes ont en quelque sorte été dénaturés puisqu’ils ont été utilisés à toutes les sauces surtout durant l’hiver 2020/21 par des gens qui voulaient justifier leurs quelques mois passés à l’étranger. Ça paraît mieux que de dire qu’on voyage pendant une pandémie!

Petite histoire du nomadisme

Je ne suis pas historien, loin de là, mais je me suis beaucoup renseigné sur les vraies communautés nomades – qui sont en nombre très restreint, d’ailleurs – et l’arrivée des fameux “digital nomades” semble avoir élargi la définition du terme.

nomade
Photo Julia Volk, pexel

Wikipédia nous présente le nomadisme comme “un mode de vie fondé sur le déplacement ; [qui] est par conséquent un mode de peuplement. La quête de nourriture motive les déplacements des Hommes : une économie de cueillette et de chasse peut en être à l’origine, mais les plus grandes sociétés nomades pratiquent l’élevage pastoral, où la recherche de pâturages et le déplacement des animaux fondent la mobilité des hommes.”

L’arrivée du numérique a transformé l’économie et multiplié les façons de générer des profits. Les gens ont découvert qu’il était possible, grâce à Internet, de gagner sa vie sans devoir se déplacer jusqu’à un milieu de travail et même sans sortir de chez soi.

La pandémie COVID-19 a forcé les entreprises à considérer davantage le télétravail et plusieurs ont réalisé que la relation que les employés avaient avec leur travail avait changé pour le mieux: plus grande motivation, moins de temps perdu, etc…
Certaines ont même réalisé que les coûts élevés d’un loyer (bureau) pouvaient être évités quand les employés travaillaient de la maison. Cela a donc résulté en beaucoup moins de frais à débourser pour les patrons, et bien plus de liberté pour les employés, qui peuvent maintenant se permettre de travailler de partout dans le monde.
L’arrivée de visas digital nomade en Barbade, à Madère et dans bien d’autres pays, par exemple, permet maintenant aux gens de travailler en « voyageant ».

J’en parlais déjà il y a plusieurs années, mais quand je mentionnais le sujet, les gens avaient tendance à me prendre pour un fou. Comme quoi même des idées qui nous semblent complètement folles peuvent se réaliser par moments! Cela dit, si le sujet vous intéresse, je vous invite à aller lire les livres suivants: REMOTE: Office Not Required et REWORK.

Qu’est-ce qu’un expatrié?

Selon Wikipédia, “Un expatrié est un individu résidant dans un autre pays que le sien (sa patrie). L’expatrié est une catégorie particulière d’émigré. Il peut s’expatrier pour des raisons personnelles, familiales ou professionnelles, que ce soit pour des études, des perspectives de carrières, des envies de découverte ou en raison d’une punition civique (on parle alors d’exil).”

Et les digital nomades? : On appelle “digital nomades” les travailleurs qui adoptent un mode de vie dans lequel ils voyagent fréquemment tout en travaillant à distance, grâce à un métier qui nécessite uniquement un ordinateur et une bonne connexion Wifi.

Comme pour n’importe quel sujet, il est important d’utiliser les bons termes pour en parler et le risque, quand un mot devient à la mode, c’est qu’on commence à l’utiliser dans n’importe quel contexte. On voit sur Youtube un bon nombre de vidéos de gens qui se proclament nomades ou digital nomades, mais qui ont une adresse et qui ne voyagent que trois mois par année.

Appelons un chat un chat et un chien un chien, comme me disait ma mère.

Qu’est-ce qu’un digital nomade ?

Un digital nomade, c’est une personne qui n’a pas de maison ou d’appartement fixe et qui se promène en générant du revenu grâce à Internet.
Un expatrié, c’est une personne qui n’a plus d’adresse dans son pays de naissance et qui a élu domicile dans un autre pays.

Ne les confondez pas avec les fameux “snowbirds” québécois qui partent s’installer au chaud pendant l’hiver et qui reviennent passer l’été au pays!

Évidemment, avec la pandémie, la situation a été complexe pour plusieurs, y compris pour nous: nous avons été en Andalousie pendant plusieurs mois, sommes rentrés d’urgence au Québec et avons loué un appartement durant 8 mois, pour finalement repartir au Mexique.
Sommes nous expat? Non, je ne crois pas. Nous avons loué 2 mois à Mahahual, 4 mois à Mazatlan et au moment d’écrire ces lignes, nous travaillons sur différents projets qui pourraient nous mener vers un autre pays. *** MISE À JOUR : En date du 14 juin 2021 nous sommes devenus officiellement des résidents au Mexique. Donc, expatriés. ***

Sommes nous digitales nomades, j’aurais tendance à dire que oui. Mise à jour :*** Entre mai 2018 et juin 2021 , oui nous étions nomades *** Nous ne générons peut-être pas beaucoup d’argent sur internet avec Nomade Amoureux, mais grâce à Internet, je fais du montage vidéo pour certaines compagnies, je suis consultant sur différents projets de Facebook live, Vicky écrit des articles pour différentes entreprises ou médias. Nous avons une compagnie, Nomades Productions, qui est 100% à distance.

Si vous désirez voir de belle réussite de digitales nomades / expat, voici quelques comptes auxquels vous abonner (Ceci est une liste très courte!) :

–  Alex & Mj on the go, (Instagram / Facebook) qui sont partis depuis 2016 parcourir le monde, et ne sont jamais revenu à une adresse fixe;
Émilie Robichaud, copropriétaire du blog NomadJunkie, qui vit depuis quelques mois à Cabarete en République dominicaine;
Alex et Val de PRÊTS pour la route, (Instagram / Facebook) qui vivent depuis plusieurs années dans une roulotte;
– Et Julien de Go-Van, qui vit dans sa van depuis plus de sept ans.

Et comme expat, qui vivent à temps plein dans un autre pays :
Jessica Gallant, copropriétaire de Nomade Magazine, qui vit à Curacao;

Ce ne sont que quelques exemples. Si vous en connaissez d’autres, n’hésitez pas à les écrire dans les commentaires!

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2 Responses

  1. Kat dit :

    Allô!
    Bravo pour cet article sur un sujet qui m’a beaucoup questionné, durant mon projet de venir vivre au Québec (pays d’origine : France).

    Je voudrais juste amener une précision importante pour les expatriés : pour être considéré comme tel, il faut se rendre pour une durée de plusieurs mois à plusieurs années dans un autre pays que son pays d’origine pour le travail. Mais il faut aussi que l’entreprise qui t’emploie soit basée dans ton pays d’origine et qu’à la fin de ta mission en pays étranger, tu retournes dans ton pays d’origine, même si tu n’y as pas conservé de logement durant le temps de ta mission à l’étranger.

    Si tu travailles et vis au Mexique durablement et que tu es natif du Québec, tu n’es pas expatrié, tu es un immigré canadien (si tu as acquis la citoyenneté mexicaine) ou un travailleur étranger (si tu demeures au Mexique avec le droit d’y travailler, sans avoir la nationalité).

    En résumé, la distinction se fait essentiellement par rapport à la raison de tes déplacements :
    – un nomade se déplace pour assurer sa survie alimentaire
    – un expatrié vit dans un pays étranger pour remplir une mission de travail et revient dans son pays d’origine sitôt la mission terminée
    – un immigré vit (et travaille) pour une durée indéterminée dans un autre pays que son pays d’origine, généralement par amour pour le peuple, la langue, la culture et le de mode de vie du pays d’adoption. Ça n’a rien de nomade, c’est de la sédentarité 🙂
    – un digital nomade se déplace dans divers pays pour le plaisir tout en travaillant, via internet. Mais techniquement, son lieu de résidence pour les impôts est le Québec/Canada si tous ses clients sont au Canada. Ou comment se mêler les pinceaux 🤪

    Beaucoup de bonheur au Mexique pour vous! ❤️

    1. Bonjour Kat,
      Merci pour ton commentaire et le résumé de notre article. Effectivement, il y a quelques nuances dans chacun des cas ci-haut mentionnés. Pour notre part nous ne sommes pas immigrés mais bien expats et on espère reprendre notre mode de vie nomade dès que la situation mondiale sera stabilité … En attendant, notre entreprise basée au Canada nous permet de poursuivre notre année au Mexique avec une résidence temporaire ( pas un permis de travail, on doit prouver que nous avons les fond nécessaire pour subvenir à nos besoins) , on sera alors éligible a une citoyenneté mexicaine la 5ième année si c’est ce que l’on désire rendu-là. Les joies d’une vie outside the box… Tout n’est ni tout noir, ni tout blanc 😉

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